Pourquoi de la kinésithérapie dans le cadre d’un cancer du sein ?
La chirurgie, mais également les traitements de chimiothérapie, la radiothérapie et l’hormonothérapie peuvent provoquer certaines douleurs et effets secondaires que votre kinésithérapeute pourra soulager et traiter.
La kinésithérapie peut vous être prescrite après une intervention chirurgicale. Que ce soit après une tumorectomie ou une mastectomie, avec ou sans curage axillaire, avec ou sans prélèvement de ganglion sentinelle, ou une reconstruction mammaire ; la chirurgie peut provoquer un enraidissement de l’épaule, une modification de la statique vertébrale et limiter vos activités quotidiennes.
Mais la kinésithérapie peut aussi vous être proposée tout au long de votre parcours de soin, en cas d’apparition de complications (lymphœdème du membre supérieur ou du sein, cordes axillaires, enraidissement de l’épaule, …) ou si vous en ressentez le besoin.
Le rôle du kinésithérapeute est :
- De vous aider à maintenir la fonction du complexe de l’épaule, afin de garder une bonne mobilité et une bonne fonctionnalité,
- D’assouplir les tissus cicatriciels afin d’améliorer l’aspect esthétique de la région opérée,
- De vous accompagner en tant que soins de support (pour la douleur, la fatigue, le bien-être, l’image corporelle…),
- De vous accompagner dans la repise d’une activité physique,
- D’être à votre écoute.
L’objectif de la kinésithérapie est d’améliorer votre qualité de vie à tout moment de votre parcours thérapeutique
Porter ses enfants, faire ses courses, marcher, courir, nager, tout peut et doit redevenir possible.
En quoi consiste les séances ?
Le kinésithérapeute vous accompagnera pendant toute la durée de vos traitements et tout au long de votre parcours thérapeutique.
- Après la chirurgie : pour préserver la mobilité du bras et de l’épaule du côté opéré.
- Avant, pendant et après votre reconstruction mammaire : pour préparer la peau, les cicatrices et les muscles selon le type de reconstruction prévue ; afin d’optimiser le geste chirurgical.
- Dans la repise de l’activité physique.
- Avant, pendant et après la chimiothérapie et/ou la radiothérapie.
Noter bien qu’il n’est jamais trop tard pour commencer la kinésithérapie.
Chaque séance dure environ 30 minutes.
Pendant ces séances, le kinésithérapeute va utiliser des techniques de drainage lymphatique, de massage, de thérapie manuelle, ou encore des exercices de gymnastique ou d’étirements. Certaines de ces techniques peuvent être inconfortables, mais ne doivent être en aucun cas douloureuses.
N’hésitez donc pas à signaler à votre kinésithérapeute toutes douleurs lors de la séance ou apparaissant après les séances.
Vos séances de kinésithérapie doivent être un moment agréable, pendant lequel vous pouvez échanger avec votre thérapeute et vous détendre. Votre kinésithérapeute pourra vous conseiller pour la reprise d’une activité physique, et vous donner des conseils de prévention du lymphœdème (œdème d’origine lymphatique du bras).
Il est important de faire appel à un kinésithérapeute formé à la prise en charge spécifique du cancer du sein.
La rééducation peut être débutée dès le lendemain de l’intervention chirurgicale, par des exercices simples, à pratiquer progressivement, quotidiennement et sans douleur afin de garder une bonne mobilité de votre épaule.
Les exercices suivants peuvent être débutés dès le lendemain de votre intervention.
Si la moindre douleur apparait lors de la réalisation d’un exercice, ne le faites pas, et parler en a l’équipe soignante ou au kinésithérapeute qui vous conseillerons un autre exercice.
La rééducation en cabinet libérale pourra être débutée dès votre sortie de l’hôpital, en fonction des consignes de votre chirurgien.
Mouvements | Images | Consignes | Répétitions |
Mouvements respiratoires en position allongée ou assise. Favorise la circulation, la détente, la conscience corporelle et mobilise les tissus. | Une main sur le thorax, Une main sur l’abdomen, Redressez-vous, Inspirez lentement par la bouche en gonflant le ventre, puis expirez lentement par la bouche en serrant le ventre. | Faites 10 mouvements respiratoires amples et lents. | |
Mobilisation des cervicales en position assise | | Tournez lentement votre tête à gauche puis à droite. Inclinez lentement votre tête à gauche puis à droite. | Répétez 5 fois chaque mouvement en respirant profondément. |
Assis(e), redressé(e), menton rentré et épaules basses | |||
Auto-grandissement Renforcement des muscles profonds du dos. | Les bras le long du corps, Grandissez-vous. Imaginez qu’un fil vous tire par le sommet du crâne. | Tenez 10 secondes la position puis relâchez, en respirant profondément. Répétez 5 fois. | |
Mobilisation des omoplates | Les bras de long du corps, Faites des cercles avec vos épaules, de l’avant vers l’arrière, puis l’inverse. | 10 répétitions dans chaque sens. | |
Renforcement musculaire des stabilisateurs de l’omoplate et du dos. | Redressez-vous, en inspirant serrez les omoplates, gardez les épaules basses et maintenez la position. | Maintenir la position 5 à 10 secondes. Puis relâchez. 5 répétitions. |
Chaque corps est unique et chaque personne récupérera différemment selon plusieurs critères, par exemple ses réactions aux traitements, son état antérieur, sa motivation…
Tout peut aller très vite… ou prendre un peu plus de temps. Il est impossible de prédire votre temps de récupération.
La fréquence des séances est déterminée par le kinésithérapeute en fonction de son bilan initial et des bilans intermédiaires.
Les séances de kinésithérapie pourront être maintenues autant que nécessaire, sur prescription médicale et sont prisent en charge à 100% par la sécurité sociale, dans le cadre de votre affection longue durée (ALD).
Quels sont
les effets secondaires ?
La kinésithérapie n’entraîne généralement aucun effet secondaire.
La prise en charge par un kinésithérapeute spécialisé permet de limiter les raideurs de l’épaule, d’assouplir les tissus cicatriciels et ainsi d’améliorer votre qualité de vie ; grâce à des manœuvres de drainage lymphatique, des postures et des exercices.
Comment bien préparer son rendez-vous ?
Penser à amener votre ordonnance, votre carte vitale ou tout autre justificatif de prise en charge par les organismes de couverture sociale.
Vous pouvez aussi amener à votre kinésithérapeute vos comptes rendu médicaux.